Dans un article du 20 juillet traitant de l’immobilier, le journal Le Monde titre « Les sites immobiliers enregistrent des audiences records »*.
Même si cette tendance ne surprend réellement personne, deux enseignements intéressants ressortent de cet article.
Premier constat : la vitrine de l’agence immobilière n’est plus physique mais virtuelle
Avec 31 % des internautes qui se sont connectés à un site web immobilier en mars 2015, la France est le deuxième pays au monde où l’audience des sites d’annonces de maisons à vendre y est la plus forte. Ces chiffres font ressortir la souffrance qu’endure le modèle des agences immobilières traditionnelles depuis déjà de nombreuses années : la période où il était nécessaire pour réussir de détenir le meilleur emplacement de la ville et la plus grande vitrine est définitivement révolu.
Internet redistribue les cartes et offre potentiellement la même visibilité à un réseau donnant à ses commerciaux la possibilité de travailler de chez eux, qu’à un réseau de plusieurs agences ayant « pignon sur rue ».
Second constat : la duplication d’annonces identiques sur internet, même si contre productive est pratique courante.
Ce palmarès des sites les plus fréquentés met cruellement en exergue le quasi monopole des sites web du Bon Coin et de Seloger. Pour tenter d’exister, les portails concurrents proposent de multiples solutions « bon marchés » de facilité, consistant notamment à dupliquer les annonces sur des dizaines d’autres sites. Dans leur quête de notoriété les réseaux d’agents mandataires nés du déclin des agences « physiques », se sont précipités sur ces offres et ont inondé « la toile » de leurs annonces. Leur manque de discernement a entrainé la surexposition des appartements et des maisons qui leur ont été confiés à la vente. Duplication de contenu et d’offres dont les effets sont contraires aux intérêts de leurs clients. Un bien immobilier est par nature unique, son prix est lié à sa rareté, aussi diffuser à outrance une annonce n’a pour seul effet que de le banaliser aux yeux des acquéreurs potentiels.
Si, comme le précise très justement l’article, les nouvelles technologies offrent de formidables opportunités pour ceux sachant innover, elles n’en dispensent pas moins les professionnels du secteur, dans l’intérêt de leurs clients, de ne pas perdre de vue les fondamentaux du métier d’agent immobilier.
Christophe Vander Meeren